IA dans le secteur des soins de santé : deux points de vue sur les enjeux et défis

publié le 19 décembre 2023

Dans un article publié sur la plate-forme ActuIA à l’occasion d’une journée sur les nouveaux usages de l’IA en santé organisée par EuraSanté (accélérateur français dédié aux innovations en santé et alimentation – Hauts-de-France), l’auteur, responsable Innovation et Santé digitale à EuraSanté, rappelle une série d’enjeux et défis associés à la mise en pauvre de l’intelligence artificielle dans le secteur de la santé.

Voici les principaux points d’attention soulevés :

  • bonne “compréhension de l’impact des technologies utilisant de l’IA sur les patients, les parcours de soins et le développement de cas d’usage partants des besoins terrain”
  • “utilisation à bon escient des données de santé […] notamment autour de la protection et de l’interopérabilité de ces données sensibles”
  • nécessaire priorité à donner à la facilitation du partage de ces données
  • développement d’un cadre d’usage règlementé – “nécessaire priorité des autorités sanitaires et publiques – sans que cela devienne un goulot d’étranglement dans lequel les acteurs ne parviendraient pas à en tirer des plus-values intéressantes”
  • “décloisonnement des acteurs de l’IA en santé […] afin d’éviter le travail en vase clos qui ne permettra pas de relever le défi d’adoption qu’impose l’IA en santé”
  • “développement des sujets de formation, de cas d’usage répondant à des besoins venant du terrain et des modalités de financements afin de développer ces projets d’IA en santé, qu’ils soient portés par des chercheurs, des professionnels de santé ou encore l’écosystème des industriels de santé”.

Lien vers l’article d’ActuIA

Interrogé pour sa part par le média Paperjam.lu sur la mise en oeuvre de l’EHDS, l’espace européen des données de santé et sur les perspectives positives que négatives de l’usage de l’intelligence artificielle en santé, Franklin Dehousse, professeur en droit international économique à l’ULiège, aborde notamment le sujet des garde-fous (légaux et/ou législatifs) pouvant être mis en oeuvre pour protéger les données de santé… Ces garde-flous sont-ils suffisants ?

“Pour être franc, c’est très difficile à dire. On traverse une période d’accélération technologique foudroyante. Demain, la portée d’une règle peut se retrouver tout à fait modifiée. En réalité, légiférer est devenu un sport de combat. Une autre difficulté est le sérieux très aléatoire des institutions européennes et nationales dans la mise en œuvre. Cela constitue un des grands déficits du Règlement général sur la protection des données (RGPD), qui en réalité fait l’objet de myriades de violations tous les jours. […]Cela dit, il me semble que les renforcements apportés par le Parlement européen vont dans le bon sens.”

Lien vers l’interview