Israël, terre de start-ups e-santé ? Oui mais…

publié le 25 mai 2023

On imagine souvent et on prend souvent en exemple Israël comme terre prodigue en termes d’innovation technologique, en ce compris en matière d’e-santé, et comme pépinière de start-ups dans ce domaine. Et avec raison. Mais la réalité sur le terrain n’est sans doute pas aussi idyllique qu’on pourrait le croire, vu de l’extérieur.

C’est en tout cas la conclusion que l’on peut tirer à la lecture d’un article récent du Times of Israël. A l’occasion de la conférence Biomed Israel 2023, plusieurs intervenants ont évoqué les écueils qui font obstacle à un réel succès commercial de ces jeunes pousses.

Voici deux passages de l’article (intitulé “Biomed Israel : Les start-ups médicales discutent des défis à relever pour réussir”) qui témoignent des difficultés rencontrées par les jeunes pousses israéliennes, difficultés pointées par divers intervenants à cette conférence comme des lacunes et faiblesses à redresser…

“L’une des lacunes que je ressens au sein de l’industrie israélienne est que nous disposons d’une excellente science et d’une culture opérationnelle très forte, ce qui nous permet de développer des produits rapidement”, a déclaré Ofer Sharon, PDG d’OncoHost, au Times of Israel.

“Mais lorsqu’il s’agit de commercialiser ces technologies, de les apporter aux patients et de se hisser au-dessus des autres en définissant la proposition de valeur clinique, nous ne sommes pas aussi forts”, a-t-il expliqué.

“Nous ne sommes pas très doués pour mener а bien les processus réglementaires requis, ainsi que les processus de remboursement permettant de mettre ces technologies а la disposition des patients qui n’en ont pas les moyens. Il faut aussi éduquer le marché et convaincre les praticiens de l’efficacité de l’utilisation des produits”, a-t-il ajouté.

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“Sharon souhaiterait que les start-ups conservent leur propriété intellectuelle et deviennent de grandes sociétés ici en Israël.

“Le fait de s’associer а de grandes entreprises internationales pour commercialiser nos technologies crée un cercle vicieux. Cela ne crée pas un secteur stable d’entreprises durables sur la durée et ne crée pas de postes de travail pour des employés autres que ceux qui ont des diplômes supérieurs en physique quantique”, a déclaré Sharon.

“Nous sommes en quelque sorte coincés. C’est la raison pour laquelle vous ne voyez pas de grandes entreprises pharmaceutiques autres que Teva sortir d’Israël. Nous n’éduquons pas la nouvelle génération et nous n’introduisons pas dans le pays les connaissances et les capacités nécessaires au développement de l’industrie”, a-t-il ajouté.

Sharon a prévenu que cet échec empêchait Israël d’accéder au capital humain et de s’étendre à d’autres pays.

“Relativement peu de start-ups [e-santé] ont encore trouvé la recette secrète pour amener leurs produits sur le marché et, in fine, jusqu’aux patients.”

Article “Biomed Israel : Les start-ups médicales discutent des défis à relever pour réussir” à lire sur The Times of Israel.