La valorisation des données de santé laisse encore à désirer

publié le 3 novembre 2022

Le Health Data Hub (1) français a récemment fait réaliser par le cabinet de conseils Veltys, spécialisé dans l’intelligence des données, une étude visant à évaluer l’état d’avancement et les potentiels de la valorisation des données de santé pour des finalités secondaires (recherche, développement de médicaments, utilisation par des porteries de projets…).

Conclusion: “peut mieux faire”. 

L’étude pointe, côté hexagonal, une absence, à l’heure actuelle, de “licornes” (autrement dit de start-ups valorisées à obus d’un milliard de dollars). Une faiblesse relative du dépôt de brevets en medtechs, en comparaison de la moyenne mondiale: 22% de progression contre 29% à l’échelle mondiale. Alors que la France part de très loin et ne représente que 2,9% des brevets mondiaux déposés dans ce domaine.

La commission européenne, pour sa part, a procédé à sa propre évaluation du potentiel à court terme. Horizon visé: 2028. Le pactole que représente potentiellement l’exploitation, à diverses fins (au-delà des finalités thérapeutiques et cliniques immédiates), devrait générer un regain de valeur substantiel de l’ordre de 70%, pour passer d’une valeur établie à 25 milliards d’euros en 2020 à 43 milliards en 2028. 

Hit-parade européen de la valorisation (à des fins secondaire) des données de santé? Finlande et Danemark pointent en tête lorsque le prisme d’analyse est celui de la “disponibilité, maturité, usage et gouvernance des données” avec existence de « bases interconnectées, couvrant l’essentiel des habitants et des pathologies, et établies à partir de données médicales et non pas administratives ou financières ».

Faiblesses ou “freins” identifiés côté français: « freins »: “absence de bases de données organisées sur certaines aires thérapeutiques majeures (cancer, diabète, maladies cardiovasculaires,…), manque d’automatisation dans la collecte de données notamment cliniques, et facteurs plus structurels (délais de collecte, difficultés d’identification unique entre les bases, faible utilisation pour évaluer la performance).”

Source: TICpharma.com

(1) Petite note linguistique: l’appellation “Health Data Hub” semble devoir être bannie des usages outre-Quiévrain. En cause, une décision du tribunal administratif de Paris suite à une action introduite par l’association de défense de la langue française Francophonie Avenir. Prière désormais aux autorités françaises de recourir à une dénomination française.
Les requérants n’y étaient pas allés de main morte justifiant leur action par “une atteinte à l’ordre public, en raison de l’absence d’exemplarité du ministère chargé de la Santé”.
La totalité des supports de communication à destination du public devront avoir été adaptés avant le 20 avril 2023. Si le gouvernement suit les recommandations du tribunal parisien, il se pourrait que l’on parle à l’avenir de “concentrateur de données de santé”. Ou autre équivalent aux accents francophones.