Télé-/Vidéo-consultations: le soufflé retombe-t-il?

publié le 27 septembre 2021

Une récente enquête menée par le cabinet d’analystes KLAS Research et le Center for Connected Medicine (Pittsburgh, USA), un centre d’innovation géré conjointement par Nokia et l’UPMC (University of Pittsburgh Médical Center), a pointé une diminution drastique du nombre de consultations en distanciel (vidéo, essentiellement au cours de ces derniers mois.

Les chiffres, évidemment, nous viennent des Etats-Unis mais la tendance, le signe d’une évolution des comportements et les recommandations formulées peuvent tout aussi bien s’appliquer à nos régions.

Premier constat: il y a donc un net recul du recours aux vidéoconsultations. Recul dû non seulement aux chiffres de vaccinations qui autorisent davantage le présentiel, mais également à d’autres facteurs plus fondamentaux.

Les chiffres tout d’abord…

– la majorité des établissements de soins (plus de 80%) ayant participé à l’étude (environ une centaine) ont signalé avoir effectué moins de 20% de leurs consultations en mode virtuel, en mai et juin de cette année
– 41% sont même passés sous le seuil des 10%
– ceux qui procèdent encore à plus de 30% de rendez-vous en virtuel estiment que les chiffres actuels continuent d’être gonflés par la pandémie et ne pourront que diminuer à l’avenir

Principaux obstacles à l’adoption de la télé-santé: la carence en bande passante (pour les réseaux de communications) et les incertitudes qui planent sur le remboursement des prestations

Pas de retour en arrière

Le rapport estime qu’après la pandémie du Covid-19, il n’y aura pas de retour en arrière ou de renvoi pur et simple des vidéoconsultations et autres solutions de télé-santé aux oubliettes. Pour plusieurs raisons… Notamment parce que… “les systèmes de santé ont trop investi  pour permettre aux solutions de prendre la poussière”. Sans compter que les patients ont pris goût aux nouvelles pratiques et ne les verront pas disparaître d’un bon oeil.

Pour la plupart des professionnels interrogés, la télémédecine continuera d’être un pilier des soins de longue durée, par exemple pour la gestion des maladies chroniques ou encore pour la santé comportementale.

Parmi les recommandations formulées dans le rapport “The Intersection of Value and Telehealth”  de KLAS Research et du CCM, on relèvera un constat de manque de focalisation vertueuse:
– “les établissements de soins devraient se concentrer sur la réelle valeur que la télé-santé peut apporter à la fois aux patients et au système de santé dans son ensemble” – ce qui peut ressembler comme une lapalissade…
– un souci majeur se pose, selon le rapport: “The rapid expansion of telehealth solutions during the pandemic left many organizations with poorly developed technology and limited EHR integration”.
Ce dernier point entre en résonance avec ce que déclarait le Prof. Philippe Kolh (CHU Liège) lors de la journée partenaires organisée, en ce mois de septembre, par la communauté du Patient Numérique.

Selon lui, l’avenir de la télémédecine ne peut se concevoir “uniquement sous forme d’une consultation sur Teams ou Zoom mais doit inclure la dimension de l’accès au DPI et dans l’optique d’une intégration totale.”

Source: Healthcare IT News