La France, championne des fonds d’investissement en e-santé

publié le 5 mai 2021

Selon un récent recensement réalisé par la société de capital-investissement Karista, la France est le pays d’Europe qui compte le plus de fonds investissant dans l’e-santé. La société a inclus dans son analyse les fonds ayant un siège mondial en Belgique, en France, en Allemagne, en Espagne, en Italie, au Royaume-Uni, aux Pays-Bas, en Autriche et au Grand-Duché de Luxembourg.

L’effet Covid a sensiblement boosté les pratiques de télémédecine. En l’espace de six mois, le nombre de téléconsultations a par exemple triplé en France dès les premières périodes de confinement. 

Autre facteur décuplant le nombre de projets – et d’investissements: l’Intelligence artificielle, nouvel outil pour de multiples usages – bide à la décision, diagnostic, pronostic, traitement via thérapies personnalisées… Ajoutons encore la robotique, les objets connectés…

Des chiffres en nette progression

Au troisième trimestre 2020, les start-ups européennes health tech ont levé près de 2,3 milliards de dollars, approchant le record de 2019 de 2,9 milliards de dollars investis dans le même laps de temps. Aujourd’hui, plus de 626 entreprises sont actives dans le domaine de la santé numérique dans toute l’Europe. 63% de ces entreprises ont été créées au cours des 5 dernières années.

Par concentration de fonds, c’est la France qui émerge:
– 26 des 84 fonds européens investissant dans la e-santé sont situés en France
– et 6 des 14 fonds purement dédiés à la santé numérique y ont leur QG.

Suivent le Royaume-Uni et l’Allemagne.

Les fonds américains davantage intéressés par la Belgique

Autre constat de l’étude de Karista: “Une grande majorité de ces fonds investissent en early stage (57% contre 14% en late stage et 29% en multi-stage) en fonction de la maturité des entreprises européennes du secteur, souvent créées récemment. La taille moyenne des fonds est donc modérée. Les fonds de stade avancé et à plusieurs niveaux investissent plus souvent dans l’informatique de la santé, une verticale plus établie.”

Les fonds américains commencent eux aussi à débarquer dans la santé numérique européenne. “Depuis cinq ans, des fonds américains arrivent sur le marché européen.” Mais la France ne semble pas être leur première destination – La Belgique, ici, semble avoir davantage d’attraits: “Dans le secteur de la santé en général, le marché français est plus difficile à comprendre que les autres marchés européens, principalement en raison d’une mise sur le marché complexe.Souvent basés à Londres, les fonds américains abordent d’abord le marché britannique avant de se diriger vers les marchés belge et néerlandais. Les fonds américains interviennent le plus souvent en France en phase tardive (3e et suivants) en co-investissement avec des fonds locaux.”