Nouvelle feuille de route pour la numérisation du système de santé

publié le 17 juin 2020

Le Conseil national français du numérique (CNNum) a récemment publié un rapport sur ce qu’il estime devoir être la stratégie future de l’Etat français en matière de transformation numérique du système de santé. Une analyse et réaction, somme toute, à la “feuille de route du numérique en santé” qu’avait proposée le gouvernement au printemps 2019.

Le rapport du CNNum, intitulé “Confiance, innovation, solidarité: pour une vision française du numérique en santé”, énumère et détaille un total de 18 recommandations dont certaines ont un petit côté universel. Parmi les axes majeurs devant charpenter la stratégie, selon le Conseil, la nécessité de renforcer la gouvernance du numérique en santé, de “garantir la confiance dans les systèmes afin d’assurer l’adhésion des citoyens et des professionnels” et de “promouvoir un numérique responsable”.

Pour y parvenir, voici quelques-unes des pistes et priorités d’action qui sont proposées:
décloisonner la recherche afin de ne plus freiner l’innovation dans le domaine de la santé – il s’agit notamment d’assurer un référencement efficace de l’offre existante et de “mettre en relation les entreprises innovantes avec des acteurs publics ou privés souhaitant expérimenter leur offre à l’aide d’un réseau fonctionnel” pour une “valorisation industrielle et entrepreneuriale” des travaux de chercheurs

– favoriser une organisation plus décentralisée pour booster la transformation numérique du système de santé et favoriser l’innovation sur le terrain auprès des professionnels de santé et des usagers

– encourager “l’intégration des citoyens et des professionnels de santé dans les processus d’innovation”

– veiller à un référencement pertinent, documenté et différencié des applications et services de santé numériques afin de mieux en favoriser l’essor et la généralisation – l’idée est de mieux les catégoriser selon que ces solutions numériques aient “un impact direct sur la santé du patient” (de quoi les reconnaître comme dispositifs médicaux), “un impact sur l’organisation et l’efficacité du système de santé” ou “n’ayant ni impact direct sur la santé du patient, ni impact sur l’organisation et l’efficacité du système de santé

– progresser dans l’exploitation des données de santé – que ce soit au travers du DMP (dossier médical partagé), “conteneur sécurisé des données de santé, référençant par ailleurs celles qui n’y sont pas directement stockées” ; d’un procédure permettant aux citoyens d’autoriser l’exploitation de leurs données de santé à des fins de recherche

– favoriser une acculturation du numérique, non seulement par les professionnels de santé, qui devraient en passer par une “certification obligatoire lors de leur formation initiale” et avec “instauration d’un label attestant de leur numéricité, visible par les usagers”, mais pour l’ensemble de la population, avec “certification de compétences numériques en santé […] dirigées dans un premier temps vers l’ensemble des citoyens, tout en assurant l’accompagnement des plus exclus du numérique.”

Petite citation par la présidente du groupe de travail qui a rédigé le rapport du CNNum:

“Nous avons tenté de combattre le scepticisme ambiant qui consiste à dire qu’il y a deux voies
pour le numérique en santé: une américaine et l’autre asiatique, voire chinoise.
Le Vieux Continent a une carte à jouer, et notamment la France.”

Source: Ticpharma.