Une étude sur la maturité des CHU français en matière d’intelligence artificielle

publié le 27 novembre 2019

Le CHU de Nancy, en collaboration avec EY (Ernst & Young), a procédé à une étude à propos de la perception et de l’utilisation de l’intelligence artificielle au sein de CHU. L’étude intitulée “Baromètre de maturité de l’IA dans les CHU” a été réalisée en-ligne auprès des directeurs généraux et des présidents des commissions médicales d’établissement de 32 CHU et publiée fin novembre 2019.

Le but de l’étude était de “prendre une photographie de la maturité actuelle des CHRU vis-à-vis de l’IA: prise de conscience des enjeux, attentes, craintes et interrogations des professionnels de santé, implications en termes d’organisation, ressources et expertises requises” et d’aider les CHRU à “bâtir une stratégie robuste de développement de l’IA, de mesurer les progrès réalisés et d’ajuster leur feuille de route lors des prochaines éditions [de l’étude]”.

Quelle place l’IA occupe-t-elle déjà ou quels sont ses potentiels dans le cadre de la santé et de la transformation numérique du secteur? Médecine préventive, aide au diagnostic, simplification du parcours des patients, prédiction des flux, optimisation des coûts et des ressources, recherche clinique, etc. : les opportunités sont particulièrement nombreuses, tout autant que les enjeux – opérationnels, économiques, stratégiques, éthiques…

“Les structures des CHRU, soutenues par la puissance publique, peuvent provoquer un changement d’échelle dans la dynamique de développement de l’IA et sa diffusion plus large dans l’ensemble de l’écosystème de santé en France”, estiment les auteurs de l’étude.

Parmi quelques éléments qui en ont émergé:
– 66,7% des 32 hôpitaux interrogés déclarent avoir déjà mis en œuvre des dispositifs d’IA dans leurs établissements, majoritairement dans le domaine de la recherche (43%) et dans l’appui aux pratiques médicales et soignantes (38%)
– 81% des personnes interrogées estiment que l’IA est un sujet très important pour les hôpitaux
– 76% y voient une « priorité stratégique”.

Parmi les attentes et plus-values prêtées à l’IA:
– la possibilité d’améliorer la rapidité et la fiabilité de la prise de décision permettant de libérer du temps pour se focaliser sur des tâches à plus forte valeur ajoutée (81%)
– l’amélioration des conditions d’exercice dans l’hôpital (95%).
Côté plus négatif: 62% des établissements interrogées évoquent un risque de déshumanisation et la perte de liens sociaux. Même pourcentage pour les interrogations sur l’évolution/transformation des métiers et la répartition des tâches.

L’étude s’attarde sur bien d’autres paramètres: risques d’erreur, responsabilité, compétences nécessaires, ressources à y allouer (devant ou non provenir des pouvoirs publics)…

L’étude EY peut être téléchargée à partir du site Internet de la société.