L’informatisation des professions médicales progresse. Quoique…

publié le 4 décembre 2023

Dans quelle mesure le recours à des solutions informatisées, en particulier en matière d’échanges de données entre professionnels de santé et les plates-formes et services des autorités publiques, progresse-t-il ? E-santewallonie.be, la plate-forme wallonne de formations à l’utilisation des outils e-santé, partenaire du Réseau Santé Wallonie, a procédé à une enquête afin de déterminer quels progrès (ou non) avaient été réalisés ces dernières années en Wallonie.

Parmi les indicateurs utilisés pour les besoins de cette étude : le nombre d’inscrits au RSW.

  • médecins généralistes : 88,49% d’inscrits -> 97,99%
  • dentistes : 43,62% -> 52,52%
  • pharmaciens : 12,02% -> 52,68%. Une progression assez impressionnante mais qui serait surtout le résultat d’une contrainte, indique e-santewallonie, à savoir, les “récentes campagnes de vaccination qui nécessitaient la présence des pharmaciens sur le réseau”.

Autre exemple de profession en progrès : les kinésithérapeutes. Ils n’étaient que 10,23% à s’(être inscrits au réseau RSW en 2020. Trois ans plus tard, le pourcentage est passé à 15,57%.

La progression est plutôt forte du côté des infirmiers puisqu’on est passé de 5% en 2020 à 14,88% en 2023. Explication avancée : l’effet des “inscriptions en lot de nombreuses centrales de soins à domicile”.

La situation en termes d’“informatisation” est un peu moins positive lorsque l’indicateur pris en compte pour mesurer les progrès du recours aux solutions et canaux automatisés et/ou dématérialisés est celui du nombre de certificats e-Health (1). 

Premier constat : les professions médicales qui étaient en pointe, en 2020, en termes de nombre de certificats – à savoir les médecins généralistes, les dentistes et les pharmaciens – le sont un tantinet moins trois ans plus tard. Les pourcentages ont en effet légèrement régressé.

Voici les chiffres 2020 et 2023.

  • médecins (wallons) : 48,30 % en 2020 ; 3,55% de moins trois ans plus tard
  • dentistes : 1,16% de recul depuis 2020 lorsque le score était de 65,27%
  • pharmaciens : recul de 2,23% (27,35% en 2020).

Suivaient à distance respectable, en 2020, les kinésithérapeutes avec 8,23%. Mais entre-temps, le pourcentage a quasi doublé s’établissant à 15,47% cette année.

Progression moindre mais à relever néanmoins du côté des infirmiers avec solide doublement pour atteindre 4,60% en 2023 et un quasi quadruplement du côté des sage-femmes (passant de 1,72% à 6,12%).

Conclusion d’e-santewallonie : “l’évolution est positive concernant bon nombre de professions mais la marge de progression est grande, tandis qu’il faut être attentif au tassement des médecins, dentistes et encore plus des pharmaciens qui ne sont qu’un sur quatre à détenir un certificat e-health en 2023.”

(1) Pour rappel, un “certificat” ou “certificat e-Health” est le dispositif logiciel (procédure et utilitaire ETK) permettant l’échange d’informations et l’établissement d’une connexion avec la Plate-forme eHealth. Le certificat eHealth permet au professionnel de santé de s’identifier et de s’authentifier dans le cadre des échanges avec les partenaires ou destinataires concernés, et garantit par ailleurs la non-répudiation des transactions et actions signées par le biais de ce certificat.