Viabilité financière des innovations e-santé : modèle B2B souhaité ?

publié le 31 octobre 2023

Lors du salon MedFIT organisé à Strasbourg à la mi-octobre, une table ronde a réuni des acteurs et investisseurs du secteur de l’e-santé autour d’une question : quel modèle économique pour les solutions d’e-santé?

Conclusion générale, telle que la relaie le site TICpharma ? Dans nos contrées, contrairement aux Etats-Unis où le “pay for e-health” est déjà rentré dans les meurs et les habitudes du “consommateur”, la seule piste viable actuellement semble demeurer celle du B2B. Autrement dit, un financement et une rentabilisation des développements de solutions (logicielles, maté&rielles ou hybrides) par des organismes, partenaires commerciaux, acteurs et professionnels du monde de la santé (assureurs, grandes entreprises, établissements…).

Faire payer l’usager final n’est donc pas – ou pas encore – une recette gagnante. Chercher à augmenter le nombre d’utilisateurs n’augure en rien de la viabilité économique d’une solution. Nombre de start-ups e-santé ont tenté l’expérience, copiant le “modèle américain”, mais en étant déçues par le résultat. Exemple, la jeune pousse française Five Lives qui n’a pas réussi à dépasser le ration de 0,7 patient payant pour sa solution de prévention du déclin cognitif et de pathologies démentielles neurodégénératives.

Autre exemple et autre modèle: celui de la start-up belge MoveUp (suivi pré- et post-opératoire et suivi de la rééducation du genou et de la hanche) qui avait opté pour un modèle B2B2BC, avec prescription par les médecins. Il semble que l’insertion de ces “intermédiaires” dans la boucle demeure un frein : “Si les patients ont accepté de payer jusqu’à 500 euros par trimestre, faire adopter leur solution par les médecins reste un challenge, même avec une prise en charge complète.” 

La propension à payer, par le patient, est toutefois influencée par le taux de remboursement assuré par les autorités ou les assureurs privés. Ainsi, le constat a-t-il été posé que “des applications de suivi des règles et de la fertilité ne sont pas beaucoup remboursées. Les femmes sont donc prêtes à payer, et c’est un succès en B2C. »

Autre avis émis lors de la table ronde : le B2C, s’il s’avère malgré tout une option gagnante, “n’est souvent qu’une porte d’entrée vers le B2B. Il permet de montrer que le produit a de la valeur pour les individus, et donc qu’un passage à l’échelle aurait de la valeur pour tout le système de la santé.”