La vaccinologie à l’heure des “smart data”

publié le 24 juin 2020

Les enjeux du développement de vaccins n’ont sans doute jamais autant fait les gros titres et susciter une course aussi effrénée qu’actuellement. Pandémie Covid-19 oblige…

Si la science et les développements sont sans doute encore loin de concrétiser la conception personnalisée de vaccins, la vaccinologie n’en connaît néanmoins une évolution rapide, voire spectaculaire, en termes de techniques de découverte et de test de nouveaux vaccins.

Face aux défis et aux urgences nouvelles, les projets se multiplient afin de se rapprocher de la “vaccinologie de précision” et de vaccins (davantage) personnalisés. Objectif: produire des vaccins ayant un effet beaucoup plus adapté aux caractéristiques de différents groupes d’individus en fonction de leur âge, genre, région de provenance, réactions aux différentes molécules ou types d’adjuvants… voire mode d’administration (sous-cutanée, musculaire, buccale…).

Lors d’une conférence TED Talk, Ofer Levy, spécialiste des maladies infectieuses au Boston Children’s Hospital, a par exemple rappeler que pour faire face et trouver des solutions aux multiples virus (Sars, VIH…), à la diversité de réactions et à l’inter-combinaison des différents facteurs, des tests cliniques classiques à grande échelle prennent désormais trop de temps et mobilisent trop de ressources pour espérer une réponse efficace et rapide.

D’où l’idée de procéder à des tests en dehors du corps, notamment sur des tissus cultivés artificiellement. D’où aussi le lancement d’un programme mondial dans lequel quelque 400 organismes (hôpitaux, agences gouvernementales, chercheurs, sociétés commerciales) sont impliqués. Parmi eux des Belges – l’ULB et Univac.

Le principe? “Small sample, big data”. En se contentant d’à peine quelques gouttes de sang, une analyse de myriades de données peut être effectuée pour comparer l’état des cellules avant et après immunisation par un candidat vaccin et comparer les données avec une vaste bibliothèque de cellules, gènes et molécules. Objectif: étudier en profondeur les facteurs d’efficacité de tel vaccin sur telle ou telle personne et ouvrir la voie à la conception de “vaccins de précision”.

Différentes maladies infectieuses pourraient en bénéficier (coqueluche, grippe, VIH…) de même que certaines formes de cancer ou d’allergie

Plus d’infos sur le programme de vaccins de précision via le site du Boston Children’s Hospital.