La blockchain pour surveiller pandémie et “zones sûres”

publié le 17 avril 2020

Comment veiller à un déconfinement efficace et sécurisé d’un point de vue sanitaire? Les idées se bousculent. L’une d’entre elles repose sur le recours à la technologie “blockchain” qui donne un caractère sécurisé et inaltérable (et donc à validité vérifiable) aux données stockées et utilisées à des fins décisionnelles.

Imaginée par un consortium basé en Suisse – le Public Health Blockchain Consortium (PHBC) -, elle vise à vérifier et valider que les lieux de travail et les environnements de vie (groupes ou communautés de personnes, résidences, maisons de repos…) sont bel et bien exempts de coronavirus (le “screening” s’applique d’ailleurs à d’autres corps indésirables – virus, bactéries, champignons…).

La surveillance vise les mouvements et les possibilités d’évolution dans l’espace public ou privatif de personnes non infectées avec pour but de “restreindre leur retour dans des lieux de vie ou de travail si elles traversent des zones dont on sait qu’elles ont été contaminées”, explique Ayon Hazra, administrateur du consortium PHBC et par ailleurs directeur de la société Qlikchain.

Les zones considérées comme non infectées sont qualifiées et validées comme telles sur base de rapports de surveillance effectuée par des prestataires authentifiés et reconnus. Les données que ces opérateurs collectent et génèrent sont croisées avec des données de géolocalisation soumises à une analyse algorithmique. Le résultat est alors intégré dans une blockchain.

En cas d’absence de tout signalement de contamination dans une zone géographique, cette dernière est considérée comme sûre et “virus free”. Des personnes non contaminées, provenant elles-mêmes d’autres zones sûres, peuvent donc y avoir accès. “Ces communautés et lieux de travail peuvent préserver leur statut de zone sûre en limitant leur accès aux seules personnes identifiées anonymement et en n’autorisant que les mouvements, présences ou passages que vers ou à partir d’autres zones sûres.”

La blockchain stocke le certificat de protection qu’un opérateur (organisme public ou autre, officiellement reconnu) a émis au sujet d’un lieu de travail ou d’une “communauté”. Le même mécanisme de surveillance peut s’appliquer à un mécanisme de “lieu isolé de résidence” au sein duquel des visiteurs sanitairement “suspects” peuvent être surveillés pendant une période déterminée avant d’être admis à pénétrer en zone sûre. Ce principe peut s’appliquer à des amis ou membres d’une famille désireux de rejoindre un clan familial, à des personnes voulant rejoindre un lieu de vie ou encore à une personne âgée ou malade devant être admise en maison de repos.

Ce projet basé sur la blockchain a été présenté lors de la conférence du PHBC qui s’est déroulée en février à Genève. Le rapport d’impact sera soumis à l’OMS au début 2021.

Le consortium PHBC réunit et désire voir adhérer des autorités publiques sanitaires, des universités, des prestataires de soins de santé et des entrepreneurs “désireux de collecter, stocker en toute sécurité et analyser des données de santé anonymes via les dossiers santé blockchain connectés afin d’éradiquer les maladies et d’améliorer la vie des individus à travers le monde.”

Références:
Initiative “safe zones” coronavirus Covid-19.
Site Internet du consortium PHBC.